
En Algérie, c’est journée d’élection présidentielle. Cette élection éveille dans ma mémoire le souvenir de Matoub Lounès, poète, auteur compositeur et reconnu comme un des plus grands chanteurs de la culture Kabyle au delà de l’Algérie. J’ai connu Matoub Lounès lorsqu’il s’est réfugié en France et particulièrement au Kremlin-Bicêtre durant les années noires de l’Algérie. Je connaissais l’homme de culture. Je découvrais le citoyen engagé pour la culture kabyle, la laïcité et la démocratie en Algérie. J’aimais la qualité et la profondeur de nos échanges. Matoub Lounès est une figure symbole de la Kabylie. Il était une figure de notre ville. Le Kremlin-Bicêtre lui rendra hommage en donnant son nom à un futur lieu de la ville : c’est l’idée que je porte avec les Ateliers Kremlinois pour les élections municipales.
En ce jour d’élection pour élire un nouveau président en Algérie, le puissant mouvement citoyen qui manifeste depuis bientôt un an n’accepte pas ce scrutin. Respectueux de la souveraineté de l’Algérie, je ne veux pas faire d’ingérence. Mais je ne peux pas non plus être dans l’indifférence. L’histoire entre la France et l’Algérie et les liens qui existent entre nos deux nations indépendantes m’amènent a espérer que le peuple algérien trouve lui-même la solution politique à cette crise de la citoyenneté. Attaché à ce beau pays qui a tant d’atouts pour assurer son développement et la prospérité de son peuple, je comprends les aspirations qui s’expriment pour la démocratie, le partage des richesses et des pouvoirs.